Les Etudes de Médecine en France

Étudiants
Pays concerné(s)
Sénégal

Depuis Hippocrate, la noble fonction de soigner son prochain a toujours eu du succès auprès des apprenants. Les rangs ont donc gonflé d’année en année atteignant des proportions alarmantes. Il fallait donc juguler le nombre d’étudiants en Médecine. Le numerus clausus a donc été instauré en 1971, fixé par arrêté signé par les ministres chargés de l'enseignement supérieur et de la santé. Il limitait le nombre d’étudiants autorisés à continuer en deuxième année de Médecine.

 Ancien système : Une PACES (Première Année Commune aux Etudes de Santé) pratiquement insurmontable et très inégalitaire

En analysant les effectifs des inscrits en PACES, un constat frappant s’impose : l’écrasante majorité avaient un profil scientifique (environ 90% sont titulaires d’un Bac S). De plus, il était quasi-impossible de réussir du premier coup l’examen de passage en 2e année sans possession d’une mention au Bac (Autour de 11% des primo-inscrits passent en 2e année directement).

L’étape du redoublement était donc inévitable pour environ 80% des inscrits et là encore les étudiants au profil scientifique étaient ceux qui s’en sortaient le mieux.

Ainsi, la PACES représentant quasiment l’unique voie d’accès aux études de santé, conduisait de très nombreux lycéens à un redoublement et parfois à deux échecs synonymes de découragement et de désillusions. Conscient de ce terrible constat, un changement était plus que nécessaire de la part du Gouvernement français.  

 

Besoin de diversité : Mise en place de la réforme PASS / L-AS

Fort de ce constat, la PACES a donc disparu à la rentrée universitaire 2020 pour faire place à deux nouveaux parcours qui devaient favoriser la diversité des étudiants inscrits en médecine et garantir à tous des poursuites d’études :

  • 1 - une licence, avec une option "accès santé" (L.AS) proposant une Mineure Santé (destinée principalement aux séries non scientifiques)
  • 2 - un parcours spécifique "accès santé", avec une option d’une autre discipline (PASS) proposant une Majeure Santé – (destinée principalement aux séries S)

Pour cela, le concours d’accès à la seconde année a été remplacé par un contrôle continu semblable au système universitaire ; les notes des partiels du premier et second semestre déterminent le classement final. Les meilleurs résultats permettent un accès direct dans les filières MMOPK (Médecine, Maïeutique, Odontologie, Pharmacie, Kinésithérapie) tandis que les restants devront passer des épreuves orales afin de confirmer leur admission.

NB : Le numerus clausus, quant à lui, laisse place au numerus apertus qui signifie nombre ouvert ; plutôt que de limiter le nombre d’admis, il en donne un nombre minimum en permettant aux établissements de déterminer eux-mêmes leur effectif.

Selon les nouvelles modalités, les capacités d’accueil des formations en deuxième et troisième années de premier cycle sont déterminées annuellement par les universités sur avis conforme des agences régionales de santé.

Enfin, le redoublement de la première année a été supprimé.

En cas de non admission aux filières MMOPK, les étudiants de PASS comme de L.AS passent en deuxième année de L.AS. Chaque étudiant dispose donc de deux chances pour intégrer les filières MMOPK.

Dans les deux cas, PASS ou L-AS sont des parcours très exigeants et nécessitent une charge de travail non négligeable ainsi qu’une implication de tous les instants !

 

Premiers retours sur la réforme : Du chemin à parcourir avant l’égalité des chances  

Plusieurs étudiants passés par la L-AS se retrouvent en difficulté dans leurs études. Ce qui est assez logique, étant donné qu’ils ont vu ¼ du programme étudié par les étudiants en PASS. Résultat, un taux exceptionnellement élevé d’échec aux examens de médecine en 2e année pour ceux issus de L-AS.

Selon la Conférence des doyens de la faculté de médecine, seulement 40 % de ces élèves ont réussi à valider leurs examens. Les étudiants issus de PASS affichent, quant à eux, un taux de réussite de 80%, soit le double.

En 2021 en 2022, les places réservées aux élèves issus de L-AS n’ont pas pu être pourvues en deuxième année, et redistribuées à 70 % aux PASS.

 

Avec la nouvelle réforme, y-a-t-il des changements pour les candidats étrangers ?

Trois voies sont désormais possibles pour les candidats aux études en Santé en France :

  • Voie 1 : PASS / L-AS : entrée en 1ère année pour les élèves de Terminale, les bacheliers et les étudiants jusqu’en 2e année d’études dans leur pays
  • Voie 2 : Dispense d’Etudes (d’après l’arrêté du 13 décembre 2019) : entrée en 2e année MMOP pour les étudiants à partir de la 3e année d’études de médecine et plus ou pour ceux qui ont déjà obtenu leur doctorat. Acceptés en 2e année par un jury souverain sur la base de leur dossier académique, les étudiants auront la possibilité de faire une demande de dispense d’études. Après étude de dossier, Ce jury décidera s’ils pourront éventuellement bénéficier d’une dispense d’études leur permettant d’aller directement de la seconde année de 1er cycle jusqu’à l’avant-dernière année du 2e cycle du cursus concerné (5e année pour médecine, 4e année pour maïeutique, odontologie et pharmacie)
  • Voie 3 : Passerelle (d’après l’arrêté du 24 mai 2017) : entrée en 2e ou 3e année MMOP pour les étrangers ayant déjà obtenu leur diplôme sans passer par la 1ère année ni passer les examens correspondants

 

Des conseils pour les envies d’études en Médecine en France ?

Etant donné la nouvelle réforme et tous les changements qui en découlent, voici quelques conseils en fonction de votre niveau d’études :

  • Élèves de Terminale et nouveaux bacheliers : débuter directement des études de Médecine en France après le Bac ou les reprendre depuis la 1ère année. Il vous faut néanmoins pouvoir justifier d’un excellent dossier académique (minimum mention Assez Bien au Bac avec un bloc scientifique solide ou un bon niveau en maths /SVT pour les non scientifiques) !
  • Etudiants en 1ère ou 2e année de Médecine : la régression d’une année est tolérée à condition d’avoir un excellent dossier académique (minimum mention Assez Bien au Bac avec un bloc scientifique solide.) !
  •  Etudiants à partir de la 3e année, le mieux est de poursuivre localement jusqu’à l’obtention du Doctorat pour ensuite envisager une spécialisation en France. Cependant, il est toujours possible via la procédure « Dispense d’Etudes » de postuler pour une intégration en cours de cursus pour les candidats avec un bon voire un excellent dossier académique !  Attention : vous ne pourrez candidater qu’auprès d’un seul établissement français et seulement deux fois! Il n’y a aucune garantie d’acceptation ou de dispense d’études sur plusieurs années (le jury qui analysera votre dossier est souverain).

Veuillez-vous rendre à l’accueil d’une de nos antennes pour de plus amples informations concernant ces procédures et leurs modalités.

En résumé, il faut bien réfléchir avant de se lancer dans les études de Médecine. C’est plus qu’un métier, c’est un sacerdoce !

 

 

KMS

Conseillère pédagogique chez Campus France Sénégal 

 

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